Sondage de suivi sur la connaissance de la campagne Pensez cybersécurité

Préparé pour le Centre de la sécurité des télécommunications Canada

Nom du fournisseur : Phoenix SPI
Numéro de contrat : CW2346933
Date d’attribution du contrat : 2024-01-23
Valeur du contrat : 81 085,41 $ (incluant les taxes applicables)

Date de présentation du rapport : 2024-03-31

Numéro d’enregistrement : POR no 119-23

Pour plus d’information sur le présent rapport, veuillez communiquer avec le CST à l’adresse : media@cse-cst.gc.ca.

Le présent rapport de recherche sur l’opinion publique présente les résultats d’un sondage en ligne mené par Phoenix SPI auprès de 2 222 Canadiens et Canadiennes de 18 ans et plus pour le compte du Centre de la sécurité des télécommunications (CST) entre le 29 février et le 19 mars 2024.

This publication is also available in English under the title : Get Cyber Safe Awareness Tracking Survey

Cette publication ne peut être reproduite qu’à des fins non commerciales. Une autorisation écrite préalable doit être obtenue du CST. Pour de plus amples renseignements sur ce rapport, veuillez communiquer avec le CST à l’adresse suivante : media@cse-cst.gc.ca.

Numéro de catalogue :

D96-17/2024F-PDF

Numéro international normalisé du livre (ISBN) :

978-0-660-72843-8

Publications connexes (numéro d’enregistrement : POR no 119-23) :

Numéro de catalogue : M144-294/2024E-PDF
ISBN : 978-0-660-70736-5

Sommaire

Le Centre de la sécurité des télécommunications (CST) a chargé Phoenix Strategic Perspectives Inc. (Phoenix SPI) de réaliser le sondage de suivi biennal en ligne sur la connaissance de la campagne Pensez cybersécurité.

Contexte et objectifs

Le CST est l’organisme national de cryptologie chargé de préserver, pour le gouvernement du Canada, la sécurité des technologies de l’information et de recueillir du renseignement électromagnétique étranger. Dans le cadre de ses activités axées sur la cybersécurité, le CST exploite le Centre pour la cybersécurité, qui est la source unifiée d’avis, de conseils, de services et de soutien spécialisés en matière de cybersécurité pour la population canadienne. Depuis 2018, le CST dirige la campagne nationale de sensibilisation du public Pensez cybersécurité, qui a été créée pour renseigner les Canadiens et les Canadiennes au sujet de la cybersécurité et des mesures simples qu’ils peuvent prendre pour se protéger en ligne.

À l’appui de la campagne Pensez cybersécurité, le CST a mené une recherche sur l’opinion publique (ROP) axée sur les attitudes et les comportements des Canadiens et des Canadiennes en ligne. La ROP a d’abord pris la forme d’un sondage téléphonique national en 2020, suivi d’un sondage national en ligne en 2022 (pour suivre les changements au fil du temps). Auparavant, Sécurité publique Canada avait mené une ROP pour la campagne Pensez cybersécurité en 2011, 2017 et 2018. Les deux enquêtes ont été conçues dans le but de recueillir des données sur les connaissances et les attitudes de la population canadienne en ligne à l’égard de la cybersécurité dans le contexte de la campagne de sensibilisation du public Pensez cybersécurité.

Au printemps 2022, le CST a également effectué un sondage distinct à titre de contribution au rapport intitulé Oh Behave! Rapport annuel sur les attitudes et comportements en matière de cybersécurité, qui n’était auparavant mené qu’aux États-Unis et au Royaume-Uni. Le rapport Oh Behave! est un rapport de recherche annuel qui vise à mieux comprendre les attitudes et les comportements des gens en matière de sécurité. Un volet canadien a été ajouté pour l’enquête de 2022, qui mettait l’accent sur le facteur humain du cyberrisque, en particulier les comportements de cybersécurité de base, comme la création et la gestion de mots de passe, l’application de l’authentification multifactorielle (AMF), l’installation des plus récentes mises à jour, la vérification de la légitimité des messages, la reconnaissance et le signalement des tentatives d’hameçonnage et la sauvegarde des données.

Pour cette itération de l’enquête, le sondage de 2022 du CST sur la campagne Pensez cybersécurité et le sondage Oh Behave! de 2024 ont été fusionnés en vue de créer un questionnaire complet qui permettrait de faire ce qui suit :

La ROP de cette année éclairera l’orientation de la campagne Pensez cybersécurité, ainsi que d’autres communications et messages publics du CST. Les résultats de la recherche seront utilisés à deux fins. Ils aideront la campagne Pensez cybersécurité à sensibiliser la population canadienne à la sécurité en ligne, en plus de soutenir les futures activités de politique et de communication du Centre pour la cybersécurité et du CST.

Méthodologie

Un sondage en ligne de 15 minutes a été mené auprès de 2 222 Canadiens et Canadiennes en ligne de 18 ans et plus. Entre autres, 619 parents d’enfants de moins de 18 ans y ont répondu, tout comme 301 personnes qui sont propriétaires ou gestionnaires d’une petite et moyenne entreprise comptant un effectif d’au plus 100 personnes.

L’échantillon est tiré de l’échantillon populationnel aléatoire d’Advanis, qui a été développé à l’aide d’un recrutement fondé sur les probabilités, plus précisément de la méthode de composition aléatoire par l’entremise de la réponse vocale interactive et d’entrevues téléphoniques assistées par ordinateur (ETAO) en direct. Ce panel de plus de 600 000 personnes peut être considéré comme représentatif du grand public au Canada.

Les résultats ont été pondérés pour refléter la répartition réelle des Canadiens et des Canadiennes selon la région, l’âge et le genre. La marge d’erreur pour un échantillon de cette taille est de ±2 %, 19 fois sur 20. Les marges d’erreur sont plus grandes pour les résultats relatifs aux sous-groupes de l’échantillon total. Le travail sur le terrain a été effectué du 29 février au 19 mars 2024. De plus amples renseignements sur la méthodologie se trouvent à l’annexe Spécifications techniques.

Principales constatations

Les pratiques de cybersécurité des Canadiens et des Canadiennes en ligne

La grande majorité des Canadiens et des Canadiennes en ligne (86 %) ont déclaré qu’ils prenaient des précautions pour protéger leurs comptes en ligne et dans les médias sociaux, ainsi que leurs appareils et réseaux. Les deux tiers (65 %) ne supposent pas que leurs appareils sont automatiquement sécurisés.

Huit personnes sur 10 (81 %) savent comment installer les plus récentes mises à jour de logiciels et d’applications sur leurs appareils. Parmi ces répondants, près de neuf personnes sur 10 (88 %) le font régulièrement et près de la moitié (48 %) le font toujours lorsqu’ils sont avisés que des mises à jour sont disponibles. Les personnes qui installent régulièrement des mises à jour ont tendance à le faire immédiatement : 51 % ont activé la fonction des mises à jour automatiques et 19 % procèdent à la mise à jour dès qu’ils reçoivent une notification à cet effet.

En plus d’installer des mises à jour, les Canadiens et les Canadiennes en ligne sont au courant des mesures possibles pour sécuriser leurs comptes et ont tendance à les utiliser. Neuf répondants sur 10 (90 %) ont entendu parler de l’authentification multifactorielle (AMF) et la plupart des personnes qui connaissent l’AMF (87 %) savent comment l’activer et l’utilisent régulièrement. Les gens qui n’utilisent pas régulièrement l’AMF doivent être convaincus de l’utilité de cette mesure de sécurité supplémentaire. Quatre non-utilisateurs sur 10 (39 %) ne croient pas que l’AMF mettra un terme aux activités des cybercriminels, 24 % ne voient aucun avantage à utiliser l’authentification multifactorielle, 21 % considèrent que cela n’est pas nécessaire si leur appareil fonctionne et 19 % ne comprennent tout simplement pas comment l’utiliser. Parmi les personnes qui n’utilisent plus l’authentification multifactorielle, la plus grande proportion (29 %) d’entre elles ont indiqué que l’authentification multifactorielle prend trop de temps.

En ce qui concerne les mots de passe, un peu plus des trois quarts (76 %) des Canadiens et des Canadiennes en ligne optent pour des mots de passe complexes en utilisant une combinaison de lettres, de chiffres et de symboles. De plus petites proportions de répondants utilisent un mot de passe unique pour chaque compte (35 %), un gestionnaire de mots de passe (30 %) ou un mot de passe de quatre à 15 caractères (27 %). Pour les comptes en ligne importants, la moitié des personnes se servent de mots de passe uniques en tout temps (31 %) ou la plupart du temps (27 %).

Alors que de nombreux Canadiens et des Canadiennes adoptent des pratiques qui aideront à protéger leurs comptes en ligne, certains ont déclaré que certaines mesures pourraient mettre leur compte en danger : 39 % permettent aux navigateurs ou aux applications d’inscrire automatiquement leurs mots de passe, 36 % prennent en note leurs mots de passe, 31 % utilisent le même mot de passe pour plusieurs comptes, 10 % optent pour des mots de passe simples et faciles à retenir et 2 % divulguent leur mot de passe.

De plus, les Canadiens et les Canadiennes prennent des mesures pour vérifier la légitimité d’un site Web. La majorité des répondants analysent l’aspect général du site Web (58 %) ou vérifient si la barre d’adresse (54 %) contient « https ». Bon nombre de personnes vérifient également si la barre d’adresse du site Web renferme un cadenas verrouillé (45 %) ou mènent des recherches pour valider la légitimité d’un site Web (42 %). La plupart des Canadiens et des Canadiennes en ligne reconnaissent également les signes de tentatives d’hameçonnage, y compris des allégations au sujet de comptes qu’ils n’ont pas ou des livraisons inattendues (89 %), des demandes de renseignements de nature délicate (88 %) et des messages contenant des adresses de courriel incorrectes, des liens inconnus ou des fautes d’orthographe ou de grammaire (86 %). Un nombre presque tout aussi important reconnaît que les messages proposant des offres trop bonnes pour être vraies (83 %) et renfermant des pièces jointes inattendues ou inutiles (79 %) sont également des signes de tentatives d’hameçonnage.

La cybercriminalité et les menaces

Plus des trois quarts (78 %) des Canadiens et des Canadiennes en ligne n’ont jamais été victimes d’une arnaque en ligne qui leur a fait perdre de l’argent ou des données. Cela dit, jusqu’à environ le quart des Canadiens ont été victimes d’autres types de cyberattaques : 28 % d’un courriel frauduleux, 25 % d’une attaque de la part d’un logiciel malveillant, 24 % d’une fraude par texto, 20 % d’une arnaque par hameçonnage, 15 % d’un piratage de compte de médias sociaux et de 6 % d’un vol d’identité. Bien que la fréquence des cyberattaques ne soit pas élevée, les deux tiers (65 %) des Canadiens et des Canadiennes en ligne s’inquiètent de la cybercriminalité liée à l’intelligence artificielle (IA); la moitié (51 %) craignent d’être victimes de la cybercriminalité en général et un quart (24 %) pensent qu’il est probable qu’ils seront victimes d’au moins une des nombreuses cybermenaces au cours de la prochaine année : une cybermenace qui compromet la sécurité de leurs renseignements personnels (19 %), qui cause la perte de fichiers ou de photos (8 %) ou qui entraîne des pertes financières (7 %).

Lorsqu’on leur a demandé quels types de cybermenaces les inquiètent le plus, 76 % des Canadiens et des Canadiennes en ligne ont mentionné le vol d’identité. En outre, environ six personnes sur 10 sont préoccupées d’abord et avant tout par les pertes financières (63 %) ainsi que les virus, les logiciels espions et les logiciels malveillants (59 %). La moitié (49 %) craignent les atteintes à la vie privée, 44 % les attaques par rançongiciel, 43 % la perte de données personnelles et 39 % la perte d’informations ou de fichiers. Les Canadiens et les Canadiennes sont moins susceptibles d’être préoccupés par les tentatives d’hameçonnage; 35 % ont déclaré que c’est le type de menace qui les préoccupe le plus. Les niveaux plus faibles d’inquiétude peuvent être attribuables à la confiance qu’ont les Canadiens et les Canadiennes en ligne en leur capacité à identifier une tentative d’hameçonnage ou un lien malveillant. Près des trois quarts (73 %) sont convaincus qu’ils peuvent y parvenir.

En ce qui concerne les attaques par rançongiciel, 2 % des personnes sondées ont été victimes d’une telle attaque, 4 % pensent qu’il est probable qu’elles soient victimes d’une telle attaque au cours de la prochaine année et 24 % pensent qu’elles sont vulnérables à ce type d’attaque. Si elles étaient victimes d’une attaque par rançongiciel, la majorité des personnes en ligne réinitialiseraient leurs mots de passe (56 %), prendraient une photo du message du rançongiciel (54 %) ou le signaleraient à la police locale (52 %).

La majorité des Canadiens et des Canadiennes en ligne ont déclaré être assez (44 %) ou bien (27 %) préparés pour faire face aux cybermenaces. Le quart (26 %) ont dit qu’ils ne se sentaient pas préparés et ont principalement invoqué deux raisons : la futilité (il n’est pas possible de se protéger en ligne) et le manque de connaissances (ne pas savoir où obtenir cette information, ne pas connaître les différentes menaces et ne pas avoir d’information simple à sa disposition).

Les communications et la campagne Pensez cybersécurité

Sept Canadiens et Canadiennes sur 10 (70 %) sont convaincus qu’ils peuvent se protéger en ligne s’ils disposent de renseignements fiables concernant les mesures à prendre. Près des deux tiers (63 %) estiment savoir comment trouver de l’information pratique pour assurer leur protection en ligne et exactement la moitié (50 %) jugent qu’ils disposent de suffisamment d’information sur les mesures à prendre pour se protéger contre les cybermenaces.

Soixante et un pour cent des Canadiens et des Canadiennes préféreraient obtenir de l’information pour se protéger contre les cybermenaces au moyen de sites Web. Quatre sur 10 ont exprimé une préférence pour les listes de choses à faire (41 %) et les vidéos didactiques (41 %). Environ le tiers (35 %) seraient intéressés par des fiches d’information ou des infographies.

Très peu de gens (4 %) ont entendu parler de la campagne Pensez cybersécurité. Parmi les personnes qui étaient au courant de la campagne lorsqu’on faisait un rappel assisté (11 %), un peu plus du tiers (36 %) ont indiqué avoir lu quelque chose à ce sujet dans les médias sociaux. Environ le quart ont vu un segment aux nouvelles ou dans le journal (27 %), en ont entendu parler dans une émission de radio ou un balado (25 %) ou ont visionné une vidéo en ligne (25 %). Un nombre moins important de personnes ont visité le site Web de pensezcybersecurite.ca (16 %) ou ont entendu parler de la campagne par une autre personne (8 %).

Les entreprises et la cybersécurité

Plus des trois quarts des propriétaires et gestionnaires ou superviseurs d’entreprise (78 %) ont déclaré que leur entreprise avait pris des mesures pour se protéger contre les cybermenaces. Au moins la moitié des personnes sondées ont indiqué que leur entreprise exigeait une protection par mot de passe sur tous les appareils (57 %), qu’elle effectuait les mises à jour de logiciels de sécurité sur tous les ordinateurs (55 %) et qu’elle se servait d’un mot de passe ou de l’authentification de l’utilisateur pour l’accès sans fil et à distance (51 %).

Lorsqu’il s’agit de protéger leur entreprise contre les cybermenaces, environ quatre personnes sur 10 ont déclaré que leur organisation pourrait tirer parti de directives pour réagir à une cyberattaque (44 %), d’une liste des types de menaces qui existent et des signaux à surveiller (42 %) ou des mesures pour protéger les appareils mobiles dans un lieu public (38 %).

En ce qui a trait aux activités courantes de leur entreprise, près du quart des entreprises sondées sont préoccupées par les interruptions de travail (23 %) et presque autant s’inquiètent des atteintes à la réputation de l’organisation (22 %) ou des pertes financières (22 %). Seize pour cent craignent que les données de leur entreprise ne soient détenues en vue d’obtenir une rançon.

Six entreprises sur 10 sont au moins modérément préparées à se défendre contre les attaques par rançongiciel. Les mesures mises en œuvre par au moins un tiers des entreprises pour se protéger contre ce type d’attaque comprennent l’utilisation de logiciels antivirus (52 %), la mise à jour des systèmes d’exploitation, des logiciels et des applications (50 %), l’utilisation de l’AMF (46 %), la sauvegarde de fichiers (46 %) et la sauvegarde de fichiers à l’extérieur du Web (36 %). Bien qu’ils soient préparés dans une certaine mesure, un peu plus de la moitié des propriétaires et des gestionnaires d’entreprise prévoient qu’il faudrait déployer des efforts (38 %) pour se remettre d’une attaque par rançongiciel ou qu’il serait difficile (17 %) de s’en remettre.

Les parents et la cybersécurité

Comme nous l’avons mentionné, la présente étude comprenait un suréantillonnage des parents. Les parents ont tendance à différer des Canadiens et des Canadiennes en ligne qui n’ont pas d’enfants en ce qui concerne leur niveau perçu de connaissances en matière de sécurité en ligne et le rôle qu’ils jouent dans le soutien des autres personnes branchées. Les parents sont plus susceptibles de se décrire comme étant branchés à Internet tout le temps, possédant un niveau avancé de connaissances concernant la sécurité en ligne et agissant à titre de soutien pour les membres de leur famille en matière de sécurité en ligne.

Malgré leurs connaissances, les parents ont moins tendance à prendre des précautions pour protéger leurs comptes en ligne, à installer les plus récentes mises à jour de logiciels ou d’applications et à utiliser un mot de passe unique pour chaque compte. Cela dit, lorsqu’il s’agit d’éviter les sites Web dangereux et de repérer les messages d’hameçonnage, les parents sont plus enclins à vérifier le sceau de confiance de site Web et d’analyser l’aspect général du site Web. Ils ont aussi plus conscience que les offres trop belles pour être vraies, les pièces jointes inattendues et la conception graphique non professionnelle sont des signes de tentatives d’hameçonnage. Comme on pouvait s’y attendre, les parents sont également plus confiants dans leur capacité à identifier une tentative d’hameçonnage ou un lien malveillant et ils sont moins susceptibles de s’inquiéter de la cybercriminalité liée à l’IA.

Observations finales

En général, une grande majorité de la population canadienne prend des précautions pour assurer sa sécurité en ligne, la plupart des gens installant régulièrement des mises à jour et utilisant l’authentification multifactorielle. Bon nombre des personnes sondées se servent la plupart du temps de mots de passe uniques pour des comptes en ligne importants et de mots de passe complexes. Voici les observations finales :