Sondages par panel et entretiens sur le vapotage 2022-2023

Résumé du rapport

Préparé à l'intention de Santé Canada

Fournisseur : Environics Research
Numéro du contrat : CW2246353
Valeur du contrat : 256 013,03 $ (TVH incluse)
Date d'attribution du contrat : 28 octobre 2022
Date de livraison : 3 août 2023
Numéro d'enregistrement : 070-22

Pour de plus amples renseignements sur le rapport, veuillez communiquer avec Santé Canada à l'adresse : hc.cpab.por-rop.dgcap.sc@canada.ca

This report is also available in English.

Sondages par panel et entretiens sur le vapotage 2022-2023 - Résumé du rapport

Préparé à l'intention de Santé Canada par Environics Research
Août 2023

Ce rapport de recherche sur l'opinion publique présente les résultats d'une étude quantitative et qualitative réalisée par Environics Research pour le compte de Santé Canada. L'étude a pris la forme de deux vagues de sondages en ligne auprès d'un échantillon récurrent de 693 Canadiens et Canadiennes de 15 ans et plus qui vapotaient régulièrement au moment du sondage de référence, ainsi que de 39 entrevues auprès de personnes ayant répondu au sondage de la deuxième vague et qui vapotaient ou avaient cessé de vapoter à ce moment. La deuxième vague de sondages s'est déroulée du 15 décembre 2022 au 22 janvier 2023, tandis que la troisième a eu lieu du 6 avril au 1er juin 2023. Les entrevues individuelles ont quant à elles été menées du 4 janvier au 1er février 2023.

Permission de reproduire

La présente publication peut être reproduite à des fins non commerciales seulement. Il faut avoir obtenu au préalable l'autorisation écrite de Santé Canada. Pour de plus amples renseignements sur le rapport, veuillez communiquer avec Santé Canada par courriel à l'adresse : hc.cpab.por-rop.dgcap.sc@canada.ca

© Sa Majesté le Roi du chef du Canada, représenté par le ministre de Services publics et Approvisionnement Canada, 2023

No de catalogue : H14-456/2023F-PDF
ISBN 978-0-660-67967-9

This publication is also available in English under the title Vaping Panel Surveys and Interviews 2022-2023.

No de catalogue : H14-456/2023E-PDF
ISBN 978-0-660-67966-2

Résumé du rapport

A. Contexte et objectifs

La Loi sur le tabac et les produits de vapotage (LTPV) réglemente la fabrication, la vente, l'étiquetage et la promotion des produits du tabac et des produits de vapotage vendus au Canada. Elle établit un nouveau cadre législatif pour réglementer les produits de vapotage afin de préserver les jeunes de la dépendance à la nicotine et de l'usage du tabac, tout en permettant aux adultes d'accéder légalement aux produits de vapotage en tant qu'option moins nocive que le tabac. Santé Canada a jugé nécessaire de recueillir des données de transition pour lui permettre de mieux comprendre dans quelle mesure les habitudes d'utilisation d'une personne peuvent changer (ou non) au fil du temps, de déterminer les facteurs influençant ces changements (par exemple, les préjugés) et de cerner tout autre facteur qui pourrait être influencé par ces changements (comme l'auto-évaluation de la santé).

Cette recherche a pour principal objectif de comprendre les habitudes d'utilisation des produits de vapotage au fil du temps sur le plan individuel. Elle permettra également de recueillir de l'information sur les attitudes et les comportements des Canadiens et Canadiennes de 15 ans et plus qui vapotaient régulièrement au moment du sondage de référence et d'analyser les divergences au fil du temps qui pourraient être associées à des changements dans l'utilisation.

De façon plus précise, la recherche visait entre autres à :

B. Méthodologie

La recherche s'est déroulée en trois volets :

L'étude fait suite au Sondage de référence 2022 par panel de vapoteurs (première vague), mené du 4 mars au 8 avril 2022 auprès de 4 815 Canadiens et Canadiennes de 15 ans et plus qui disaient vapoter régulièrement.

La deuxième vague de sondages s'est déroulée du 15 décembre 2022 au 22 janvier 2023, tandis que la troisième a eu lieu du 6 avril au 1er juin 2023. Les deuxième et troisième vagues ont fait appel à une approche par échantillon récurrent, tentant de reprendre contact avec toutes les personnes ayant participé à la vague précédente (c'est-à-dire que les participants de la deuxième vague ont été sélectionnés à partir de l'échantillon de la première, tandis que ceux de la troisième vague ont été sélectionnés à partir de l'échantillon de la deuxième). Il convient de souligner que l'échantillon initial avait été sélectionné de façon à (a) représenter la population qui vapotait selon l'âge, le genre et la province et (b) maximiser le sous-échantillon de jeunes (de 15 à 19 ans) et de jeunes adultes (de 20 à 24 ans) qui vapotaient afin de permettre une analyse adéquate dans les vagues subséquentes (malgré le phénomène d'attrition attendu).

  Date Taille de l'échantillon
Vague 1 (POR-097-21) Du 3 mars au 10 avril 2022 4 815
Vague 2 Du 15 décembre 2022 au 22 janvier 2023 693
Vague 3 Du 6 avril au 1er juin 2023 379

Remarque : Le pourcentage de Canadiens et Canadiennes de 15 ans et plus qui vapotent régulièrement est de 3,4 % à l'échelle nationale (selon les données de l'Enquête canadienne sur le tabac et la nicotine [ECTN] de 2020). Puisque les répondants et répondantes au sondage en ligne ont été recrutés à partir d'un panel à participation volontaire, l'échantillon est non probabiliste et aucune marge d'erreur ne peut être calculée. Les pourcentages rapportés ne peuvent être généralisés à d'autres groupes que l'échantillon à l'étude; il est donc impossible de procéder à une inférence statistique officielle entre l'échantillon et la population cible élargie qu'il vise à représenter.

Le nombre de sondages remplis lors de la vague 2 se détaille comme suit :

Âge Population en 2020 Pourcentage de la population qui vapote régulièrement (ECTN 2020) Pourcentage de la population qui vapote Taille de l'échantillon non pondéré Pourcentage de l'échantillon total Taille de l'échantillon pondéré
De 15 à 19 ans 2 102 402 9,0 % 17 % 56 8 % 121
De 20 à 24 ans 2 484 313 8,7 % 20 % 134 19 % 136
25 ans et plus 27 408 756 2,5 % 63 % 503 73 % 437
Total 31 995 471 3,4 % 100 % 693 100 % 693

Le nombre de sondages remplis lors de la vague 3 se détaille comme suit :

Âge Population en 2020 Pourcentage de la population qui vapote régulièrement (ECTN 2020) Pourcentage de la population qui vapote Taille de l'échantillon non pondéré Pourcentage de l'échantillon total Taille de l'échantillon pondéré
De 15 à 19 ans 2 102 402 9,0 % 17 % 26 7 % S. O.
De 20 à 24 ans 2 484 313 8,7 % 20 % 75 20 % S. O.
25 ans et plus 27 408 756 2,5 % 63 % 278 73 % S. O.
Total 31 995 471 3,4 % 100 % 379 100 % S. O.

C. Valeur du contrat

La valeur de ce contrat s'élève à 256 013,03 $ (TVH incluse).

À propos de ce rapport

Le présent rapport présente tout d'abord un résumé des principales constatations et conclusions, suivi d'une analyse détaillée des résultats des sondages et des constatations tirées des entrevues qualitatives. Un document distinct renferme pour sa part un ensemble de tableaux croisés présentant les résultats obtenus à toutes les questions, en fonction de segments de la population définis par région et caractéristique démographique. Dans l'analyse détaillée, chacun de ces tableaux est associé à une question du sondage.

Dans le présent rapport, les résultats quantitatifs sont exprimés en pourcentage, à moins d'avis contraire. Il est possible que la somme des résultats ne soit pas égale à 100 % en raison de l'arrondissement des nombres ou de réponses multiples. Il est également possible que les résultats nets mentionnés dans le texte ne correspondent pas exactement aux résultats individuels figurant dans les tableaux en raison de l'arrondissement. Les différences dignes de mention entre les sous-groupes sont relevées en fonction des résultats du test statistique Z avec une probabilité de 95 % pour la comparaison des pourcentages et en fonction des résultats du test bilatéral T avec une probabilité de 95 % pour la comparaison des moyennes. Les comparaisons reposent sur les différences entre les sous-groupes exclusifs, et non sur les différences par rapport au total ou à des groupes qui se chevauchent.

Tout au long du rapport, certains termes sont utilisés pour faire la distinction entre certains sous-groupes de la phase quantitative, en fonction des habitudes de vapotage, des changements de comportement et de l'usage du tabac. Le rapport fait mention des groupes suivants :

Les résultats sont aussi analysés en fonction de sous-groupes démographiques, le plus souvent par région, âge et genre. D'autres sous-groupes sont parfois inclus dans l'analyse lorsqu'ils sont pertinents afin d'éclairer les constatations. Dans la mesure du possible, les différences entre les sous-groupes sont relevées pour la deuxième et la troisième vague.

La nature d'un échantillon récurrent vient quelque peu compliquer l'analyse des données entre les vagues, notamment en ce qui a trait aux différences entre les sous-groupes. En raison de la taille de l'échantillon, qui est réduite d'une vague à l'autre, et des changements de comportement chez les répondants et répondantes, certaines associations peuvent être effectuées dans une vague, mais pas dans l'autre. Indépendamment de la présence ou non de ces associations, les différences statistiques entre les sous-groupes sont mentionnées lorsqu'elles sont jugées importantes et pertinentes pour l'analyse.

Utilisation des constatations de la recherche. Les données recueillies dans le cadre de cette étude permettront à la Direction de la lutte au tabagisme de comprendre et de contextualiser les récents changements observés dans la prévalence du vapotage.

D. Principales constatations

Principales constatations - phase quantitative

Du sondage de référence en 2022 jusqu'à la troisième vague au printemps 2023, rares sont les personnes ayant délaissé le vapotage. Huit personnes qui vapotaient au moment du sondage de référence sur dix (83 %) vapotaient toujours à la troisième vague, et une vaste majorité n'avait cessé de vapoter à aucun moment entre les vagues (75 %). Bien que les pourcentages de répondants et répondantes qui ne vapotaient pas au moment de la deuxième (18 %) et de la troisième vague (17 %) soient semblables, près de la moitié de ceux qui avaient cessé de vapoter à la vague 2 avaient recommencé à la vague 3 (8 % de rechute).

Même en examinant les résultats de façon plus détaillée, on observe des changements limités dans la fréquence du vapotage. Chez les personnes qui vapotaient, le pourcentage de celles qui le faisaient tous les jours est demeuré pratiquement inchangé de la première (52 %) à la troisième vague (48 %). Les changements d'habitudes étaient le plus souvent des augmentations plutôt que des diminutions de la consommation. Les personnes qui vapotaient toutes les semaines lors de la première vague étaient plus un peu plus susceptibles que celles qui vapotaient alors tous les jours d'avoir renoncé au vapotage au moment de répondre à la troisième vague, mais le pourcentage de celles qui vapotaient tous les jours à la vague 3 était tout de même plus élevé que le pourcentage de renoncement.

Les personnes qui vapotaient dans le but d'arrêter de fumer le faisaient fréquemment et à plus long terme. En ce qui a trait aux habitudes d'usage du tabac, le fait de vapoter quotidiennement lors de la troisième vague était plus courant chez les personnes qui avaient arrêté de fumer (55 %), en particulier celles ayant renoncé au tabac depuis plus longtemps (56 %), que chez les personnes n'ayant jamais fumé (36 %). En outre, à la troisième vague, l'utilisation quotidienne de liquides avec nicotine était beaucoup plus répandue chez les personnes ayant cessé de fumer depuis longtemps (63 %) que chez celles ayant récemment arrêté de fumer (37 %), celles ayant connu une rechute (38 %) et celles n'ayant jamais fumé (38 %). Les répondants et répondantes qui avaient cessé de fumer depuis longtemps étaient aussi plus enclins à vapoter des liquides avec nicotine dans les 30 minutes suivant leur réveil (67 %), et vapotaient souvent de façon continue tout au long de la journée (36 %). Les personnes qui vapotaient quotidiennement avaient aussi tendance à le faire en solitaire (de 80 % à 81 % vapotaient toujours ou principalement seules), et utilisaient habituellement des liquides avec nicotine (de 80 % à 84 %); très peu de gens vapotaient quotidiennement des liquides sans nicotine.

Les personnes qui vapotaient étaient peu motivées ou disposées à renoncer à cette habitude. Un peu plus d'une personne sur trois tentait d'arrêter de vapoter (de 29 % à 34 %); des pourcentages semblables jugeaient qu'il était important pour eux de renoncer au vapotage (de 25 % à 29 %) ou étaient convaincus qu'ils seraient un jour capables d'arrêter de vapoter pour de bon (de 30 % à 37 %). Ces résultats concordent avec les attitudes exprimées lors des entrevues qualitatives, où très peu de gens semblaient souhaiter arrêter de vapoter.

Outre pour les aider à renoncer au tabac, les gens avaient souvent recours au vapotage pour éviter de recommencer à fumer et étaient souvent d'avis qu'il s'agissait d'un moindre mal. Lorsqu'on se penche précisément sur les motifs du vapotage, une personne sur trois affirmait expressément vapoter pour éviter de recommencer à fumer (de 30 % à 33 %), et presque autant indiquait le faire parce que le vapotage est moins nocif que la cigarette (de 27 % à 29 %). Au moment de comparer le vapotage à plusieurs autres comportements potentiellement dangereux, comme l'usage du tabac et la consommation d'alcool, seulement une personne sur trois trouvait qu'il était nocif de vapoter des liquides avec nicotine, alors que les gens étaient deux fois plus nombreux à en dire de même de la cigarette. Ces résultats sont corroborés par les constatations de la phase qualitative, durant laquelle les gens ont dit craindre fortement de recommencer à fumer s'ils arrêtaient de vapoter et étaient en général persuadés que le vapotage n'était pas dangereux.

Les effets du vapotage sur la santé dont les gens avaient entendu parler ou qu'ils avaient eux-mêmes connus ne suffisaient pas seuls à les motiver à arrêter, ce qui laisse entendre que les messages devraient peut-être mettre l'accent sur d'autres avantages du renoncement. Il s'est dégagé, lors des entrevues qualitatives, que la publication d'une étude provenant d'une source sûre et démontrant de façon crédible que le vapotage entraîne de graves conséquences sur la santé motiverait davantage les gens à arrêter de vapoter. Dans le volet quantitatif, les répondants et répondantes n'ayant pas continué à vapoter avaient aussi tendance à être plus fortement interpellés par les motifs pour arrêter liés à la santé (65 % ayant indiqué avoir envie de prendre leur santé en main) que par ceux comme la honte, la pression sociale ou les coûts. Or, quoique cette explication demeure, chez ceux qui vapotent actuellement, l'un des plus puissants motifs hypothétiques d'arrêter de fumer (48 % disant l'avoir fait pour prendre leur santé en main), seule une personne sur trois cesserait de vapoter si des données démontraient que cette pratique était plus nocive qu'elles le croient (37 %) ou si elles craignaient pour leur santé (36 %). Même si les personnes qui vapotaient se montraient parfois sceptiques quant aux possibles dangers de vapoter (par exemple, une personne sur quatre, parmi celles qui vapotaient au moment de l'étude, était d'avis que les données médicales sur le caractère nocif du vapotage étaient exagérées), plusieurs étaient disposées à prendre connaissance de plus amples renseignements qui pourraient les dissuader de vapoter. Cette préoccupation généralisée quant aux effets du vapotage sur la santé se reflète dans le fait qu'une majorité des gens qui vapotaient au moment du sondage ou avaient déjà vapoté ont affirmé avoir ressenti au moins un symptôme (parmi une liste d'effets possibles du vapotage sur la santé).

Les choix de saveurs, en particulier pour les liquides avec nicotine, mettent en évidence les différences entre les personnes qui vapotent pour arrêter de fumer et celles qui vapotent pour des raisons sociales ou récréatives. Alors que les saveurs de fruits étaient les plus utilisées en général (de 32 % à 35 %), elles l'étaient plus souvent par les répondants et répondantes qui n'avaient jamais fumé la cigarette (de 50 % à 52 %) que par ceux qui fumaient au cours des deux vagues du sondage (de 26 % à 29 %). La saveur de tabac, au deuxième rang global (18 %), tendait à être plus utilisée par les gens qui alternaient entre le vapotage et la cigarette (24 %), tandis qu'elle l'était peu par les personnes n'ayant jamais fumé (5 %) ou qui avaient renoncé au tabac (12 %). Les saveurs de fruits étaient utilisées par près de la moitié (45 %) des gens qui avaient augmenté la fréquence de leur vapotage entre les deuxième et troisième vagues. Des tendances semblables sont relevées dans les résultats en ce qui concerne les saveurs préférées.

Les différences entre les groupes d'âge viennent mettre en évidence le rôle du vapotage dans la vie des adultes, qui y ont recours principalement pour arrêter de fumer, par opposition aux jeunes, qui tendent à vapoter pour des raisons sociales ou récréatives. Comme c'était le cas lors du sondage de référence en 2022, on observe de nombreuses différences entre les adultes et les groupes plus jeunes pour ce qui est des habitudes de vapotage, de l'usage du tabac et des attitudes à l'égard du vapotage. En général, les adultes étaient plus susceptibles de fumer la cigarette ou d'avoir déjà fumé par le passé. Au cours de la deuxième vague, les adultes étaient plus enclins que les jeunes et jeunes adultes à vapoter pour des raisons liées à la cigarette, affirmant souvent vapoter pour arrêter de fumer (49 % des adultes contre 31 % des jeunes et jeunes adultes) ou pour éviter de recommencer à fumer (41 % contre 23 %). Il convient aussi de souligner qu'un adulte sur quatre (27 %) a dit fumer par dépendance, alors que c'était le cas de seulement 9 % des jeunes et jeunes adultes.

Même si le vapotage était souvent explicitement qualifié de moyen d'arrêter de fumer, l'usage du tabac était plus courant chez les personnes qui vapotaient toujours que chez celles qui avaient arrêté de vapoter au cours de l'étude. Les personnes qui avaient vapoté au cours des 30 jours précédant le sondage étaient plus susceptibles d'avoir aussi fumé au cours de cette même période (de 51 % à 52 %), comparativement à celles qui ne vapotaient plus (de 18 % à 34 %). Les personnes qui vapotaient toutes les semaines étaient plus nombreuses que celles qui vapotaient tous les jours ou tous les mois à fumer aussi la cigarette (de 58 % à 68 %), ce qui peut indiquer que le vapotage vient remplacer la cigarette à l'occasion. Même ceux et celles qui avaient réduit la fréquence de leur vapotage au cours des deux vagues étaient plus susceptibles d'avoir fumé la cigarette (de 49 % à 60 %) que les répondants qui avaient cessé de vapoter lors de chacune des vagues (de 18 % à 34 %).

Les personnes revenues à leur habitude de fumer exclusivement la cigarette fumaient davantage que celles qui alternaient entre la cigarette et le vapotage, et semblaient moins désirer vapoter dans le futur. Les personnes qui ne vapotaient plus, mais qui fumaient toujours la cigarette étaient plus susceptibles de dire fumer chaque jour (de 72 % à 73 %) que celles qui vapotaient encore, et ce, dans chaque vague (de 40 % à 48 %). En outre, ceux et celles qui avaient vapoté au cours des 30 jours précédant le sondage (c'est-à-dire qui alternaient entre les deux) avaient tendance à fumer moins de cigarettes par jour (de 76 % à 85 % des gens fumaient 10 cigarettes ou moins), comparativement aux personnes qui ne vapotaient plus, mais qui fumaient toujours (de 50 % à 55 %). Les personnes ayant déjà fumé, mais qui ne vapotaient plus ont aussi manifesté un désir moindre de vapoter dans leurs réponses à d'autres questions. En effet, la plupart n'avaient parlé à personne du recours au vapotage comme outil de renoncement au tabac (de 54 % à 72 %), comparativement à ceux et celles ayant vapoté au cours des 30 jours précédents (de 11 % à 36 %). Les membres de ce groupe se sont également distingués par leur confiance dans leur capacité d'arrêter de vapoter pour de bon (70 %, comparativement à seulement 27 % chez ceux qui vapotaient toujours), ce qui laisse entendre qu'ils ne considéraient pas le vapotage comme un outil pour arrêter de fumer.

Même si les coûts avaient le potentiel d'inciter certaines personnes à arrêter de vapoter, peu de gens s'inquiétaient fortement à ce sujet, malgré la pression de l'inflation. Environ une personne sur quatre (27 %) estimait que si elle renonçait au vapotage, ce serait parce qu'elle ne pouvait plus se permettre d'acheter des liquides et des dispositifs, mais seulement environ une personne sur dix (de 8 % à 14 %) trouvait le vapotage peu abordable. Avec des dépenses liées au vapotage d'environ 70 $ par mois, la majorité des gens (de 59 % à 61 %) se sont dits neutres quant aux coûts des produits, attribuant à ceux-ci une note allant de 4 à 7 sur une échelle de 10 points, où 10 signifiait qu'ils étaient très abordables. Malgré ces résultats, plus de la moitié des personnes qui vapotaient ont dit avoir remarqué une augmentation du prix des produits de vapotage (55 %), tandis que deux personnes sur trois jugeaient que l'inflation avait nui à leur capacité de payer ces produits (67 %). Lorsqu'on leur a demandé comment elles intégraient le vapotage à leur budget, les personnes qui vapotaient ont le plus souvent répondu qu'elles ne faisaient rien en ce sens (30 %), tandis que quelques-unes ont mentionné précisément que le vapotage constituait leur solution pour compenser les coûts de la cigarette (3 %).

Les gens se débarrassent souvent de leurs produits de vapotage ou des composants des dispositifs de façon nocive pour l'environnement. Les produits de vapotage contiennent plusieurs produits chimiques potentiellement nocifs, comme la nicotine et les autres ingrédients des liquides, ainsi que les métaux constituant les dispositifs mêmes; ils devraient donc être mis au rebut avec prudence. Malheureusement, plusieurs personnes qui vapotaient avaient de mauvaises habitudes à ce sujet, et ont dit jeter les articles à la poubelle ou au recyclage. Les dispositifs jetables, les cartouches préremplies et les bouteilles de liquide en particulier étaient plus susceptibles de finir à la poubelle (51 %, 51 % et 47 %, respectivement). Il convient de souligner qu'environ la moitié des gens ont dit se défaire des piles dans les installations appropriées (47 %).

Principales constatations - phase qualitative

Presque la totalité des participants et participantes fumaient la cigarette en plus de vapoter ou avant de commencer à vapoter. La plupart des personnes ayant pris part aux entrevues se sont mises au vapotage pour renoncer au tabac ou réduire leur consommation, et plusieurs d'entre elles avaient même réussi à arrêter de fumer. Même si, pour la majorité, le vapotage avait pour principale fonction d'aider à renoncer au tabac ou à réduire la consommation, il s'agissait aussi pour plusieurs d'un moyen de soulager le stress, d'une habitude ou d'une dépendance en lui-même.

Le vapotage était perçu comme fortement lié à la cigarette et à l'alcool, mais les gens n'ont pas relevé de lien entre le vapotage et le cannabis. L'opinion selon laquelle il s'agit d'une solution moins nocive pour la santé que la cigarette faisait presque l'unanimité. Les personnes qui ont dit consommer de l'alcool ont souvent relevé que le vapotage et la boisson allaient de pair, mais ce n'était pas le cas du cannabis, qui était souvent consommé pour des raisons complètement différentes.

Au cours des entrevues, une majorité n'avait pas sérieusement l'intention d'arrêter de vapoter, même si quelques personnes tentaient de réduire soit leur fréquence de vapotage ou la teneur en nicotine du liquide utilisé. Seules quelques personnes avaient déjà tenté d'arrêter de vapoter, et quatre ne vapotaient plus au moment de l'entrevue. Plusieurs ont dit craindre de recommencer à fumer en arrêtant de vapoter et, pour deux des quatre personnes ayant renoncé au vapotage, c'était bien le cas. D'autres n'avaient pas l'impression que le vapotage était suffisamment nocif pour leur donner véritablement envie d'arrêter, et quelques personnes ont dit qu'elles aimaient tout simplement vapoter.

Même s'ils n'avaient que vaguement l'intention d'arrêter, les participants et participantes avaient des opinions bien différentes quant à la définition d'une tentative d'abandon réussie. Pour certaines personnes, le fait de vapoter à l'occasion dans des contextes sociaux serait un succès, tandis que pour d'autres, seule l'abstinence complète de vapotage, que ce soit avec ou sans nicotine, pouvait être considérée comme un véritable renoncement. Quelques personnes ont aussi défini le succès comme un renoncement complet à la nicotine sous toutes ses formes. Les personnes qui manifestaient un plus grand désir d'arrêter s'imaginaient libres du besoin de vapoter et reprenant le contrôle de leur propre santé.

Les participants et participantes ont indiqué que les préoccupations relatives à la santé et les coûts pourraient les convaincre d'arrêter de vapoter. Plusieurs ont laissé entendre que si eux-mêmes ou une connaissance présentaient un souci de santé lié au vapotage, ou si l'on publiait une étude crédible démontrant d'importantes conséquences du vapotage, cela pourrait suffire à les inciter à faire une première tentative d'abandon. D'autres envisageraient sérieusement d'arrêter si les prix augmentaient au point où le vapotage ne serait plus une option abordable pour eux.

Pour les personnes qui comptaient arrêter, le renoncement à la nicotine et au vapotage était perçu comme un processus à long terme plutôt que comme une décision immédiate. À la question sur les intentions d'arrêter de vapoter, on a observé une tendance selon laquelle la majorité des gens qui imaginaient leur avenir sans nicotine ni vapotage avaient l'intention de procéder à un long sevrage. On espérait réduire graduellement la teneur en nicotine du liquide de vapotage utilisé, de même que la fréquence du vapotage pour finir par atteindre ses objectifs. Même si une telle approche progressive était courante, quelques personnes ont dit trouver préférable d'arrêter d'un coup, étant convaincues que leurs propres motivations intérieures suffiraient pour leur permettre de réussir. Seules quelques personnes ont mentionné recourir aux traitements de remplacement de la nicotine, comme les timbres ou la gomme à mâcher.

Le soutien social n'était pas considéré comme un facteur important dans le processus de renoncement, la plupart des gens étant d'avis que leur propre volonté suffirait. Le renoncement était perçu comme une décision personnelle motivée par des facteurs internes, et peu s'attendaient à chercher du soutien auprès d'autres personnes s'ils décidaient d'arrêter.

Le vapotage continu était largement attribué aux habitudes, aux tentatives de renoncement au tabac, à la dépendance ou au soulagement du stress. Certains participants et participantes ont reconnu savoir que le vapotage était nocif pour eux et ne comprenaient pas pourquoi ils n'y avaient pas renoncé. D'autres étaient simplement d'avis qu'il s'agissait d'une solution beaucoup moins nocive que la cigarette et n'avaient trouvé aucune raison de s'inquiéter réellement des effets du vapotage sur la santé.

Les participants et participantes ont souligné la nécessité que d'autres études soient menées sur les possibles conséquences néfastes du vapotage sur la santé. Plusieurs étaient d'avis qu'il n'y avait tout simplement pas suffisamment de données crédibles pour permettre de prendre une décision éclairée en fonction des risques pour la santé, et espéraient que Santé Canada prenne des mesures pour combler ces lacunes.

Le vapotage était perçu comme un outil utile pour les adultes qui tentent d'arrêter de fumer. Un certain nombre de participants et participants ont dit craindre qu'une hausse des taxes et une interdiction des dispositifs et des saveurs les privent de cette option, sur laquelle plusieurs comptaient pour les éloigner de la cigarette. Cependant, cette perception ne concordait pas nécessairement avec la réalité objective de leurs expériences.

Les gens ont exprimé de vives inquiétudes à l'idée que les jeunes adoptent cette habitude sans jamais avoir fumé la cigarette. Pour y remédier, on a suggéré de recourir à des publicités ciblées et de mettre en place des règlements stricts sur la vente de produits de vapotage aux mineurs. On espérait ainsi ralentir ou renverser cette tendance tout en permettant aux adultes de continuer d'accéder en toute légalité aux produits de vapotage pour les aider à arrêter de fumer.

E. Énoncé de neutralité politique et coordonnées

Par la présente, je certifie, en tant que cadre supérieure d'Environics, que les produits livrables sont entièrement conformes aux exigences du gouvernement du Canada en matière de neutralité politique, comme elles sont définies dans la Politique sur les communications et l'image de marque et la Directive sur la gestion des communications. Plus particulièrement, les produits livrables ne font aucune mention des intentions de vote électoral, des préférences quant aux partis politiques, des positions des partis ou de l'évaluation de la performance d'un parti politique ou de son chef.

Stephanie Coulter
Associée principale en recherche, Affaires générales et publiques
Environics Research Group
stephanie.coulter@environics.ca

Fournisseur : Environics Research Group
Numéro de contrat de TPSGC : CW2246353
Date du contrat initial : 28 octobre 2022

Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Santé Canada, à l'adresse : hc.cpab.por-rop.dgcap.sc@canada.ca