Points de vue sur les Forces armées canadiennes – Étude de suivi 2023–2024

Ministère de la Défense nationale

Sommaire

Février 2024

Préparé pour :

Ministère de la Défense nationale

Fournisseur : Le groupe-conseil Quorus Inc.

Date d’octroi du contrat : 21 mars 2023

Date de livraison : octobre 2023

Valeur du contrat (TVH incluse) : 119 780,00 $

Numéro du contrat : CW2297261

Numéro de ROP : 146-22

Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec :

POR-ROP@forces.gc.ca

This report is also available in English.

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Points de vue sur les Forces armées canadiennes – Étude de suivi 2023–2024

Sommaire

Préparé pour la Défense nationale

Fournisseur : Le groupe-conseil Quorus

Février 2024

Le présent rapport contient les résultats d’un sondage national mené en ligne et de dix groupes de discussion dirigés par le groupe-conseil Quorus pour le compte du ministère de la Défense nationale. Le sondage en ligne a été réalisé du 7 au 17 août 2023 avec des Canadiens âgés de 18 ans et plus. Au total, 2 004 personnes ont rempli le sondage en ligne. Les séances de groupes de discussion ont eu lieu du 8 au 15 janvier avec des participants de deux segments de la population générale : les 18 à 34 ans et les 35 à 65 ans. Les séances en ligne tenues avec chacun de ces segments étaient composées de résidents de ces villes et des environs : Toronto, Moncton, Winnipeg, Montréal (en français) et Vancouver.

This publication is available in English, entitled Views of the Canadian Armed Forces (CAF) 2023–2024 Tracking Study.

Le présent document peut être reproduit pour des fins non commerciales uniquement. Une permission écrite doit être obtenue au préalable auprès du ministère de la Défense nationale. Pour obtenir de plus amples renseignements sur le présent rapport, veuillez communiquer avec le MDN à : POR-ROP@forces.gc.ca ou par la poste à l’adresse suivante :

Ministère de la Défense nationale

60, promenade Moodie

Ottawa (Ontario)

K1A 0K2

Numéro de catalogue :

D2-434/2024F-PDF

Numéro international normalisé du livre (ISBN) :

978-0-660-69241-8

Publications connexes (numéro d’enregistrement : POR #146-22) :

Numéro de catalogue : D2-434/2024E-PDF (rapport final en anglais)

ISBN 978-0-660-69240-1

© Sa Majesté le roi du chef du Canada, représenté par le ministre de la Défense nationale, 2023

L'exposition présente l'étiquette « Imprimé au Canada ” ainsi que le logo du recyclage.

Attestation de neutralité politique

J’atteste, par les présentes, à titre de président du groupe-conseil Quorus, que les produits livrables sont entièrement conformes aux exigences en matière de neutralité politique du gouvernement du Canada énoncées dans la Politique sur les communications et l’image de marque et la Directive sur la gestion des communications – Annexe C.

Plus précisément, les produits livrables ne comprennent pas d’information sur les intentions de vote électoral, les préférences quant aux partis politiques, les positions des partis ou l’évaluation de la performance d’un parti politique ou de ses dirigeants.

Signé :

L'exposition présente la signature de Rick Nadeau, président de Quorus Consulting Group Inc.

février 2024 Rick Nadeau, président Le groupe-conseil Quorus Inc.

Sommaire

Contexte et objectifs de la recherche

Le MDN et les FAC doivent rester en phase avec les points de vue, les perceptions et les opinions de la population canadienne. La recherche sur l’opinion publique (ROP) aide le gouvernement du Canada et le ministère de la Défense nationale (MDN) à tenir compte du point de vue des Canadiens et Canadiennes lorsqu’ils élaborent des politiques, des programmes, des services et des initiatives, comme la politique de défense du Canada et le rôle militaire du Canada sur la scène internationale. L’enquête annuelle Points de vue sur les Forces armées canadiennes – Étude de suivi fournit des renseignements importants qui contribuent à soutenir la prise de décision et éclairer les stratégies de communication.

Chaque année depuis 1998, le MDN utilise Points de vue sur les Forces armées canadiennes – Étude de suivi pour cerner les changements dans l’opinion publique canadienne sur les forces armées canadiennes (FAC) et les questions militaires connexes. Pour maintenir la validité de l’étude, certaines questions de suivi restent les mêmes. Toutefois, il se peut que certains modules du questionnaire sur des sujets particuliers, comme les opérations à l’international, fassent l’objet d’ajouts, de modifications ou d’élimination pour tenir compte des réalités actuelles au Canada et au niveau de la communauté de la défense. La dernière étude, Points de vue sur les Forces armées canadiennes – Étude de suivi, a été réalisée entre les mois de septembre 2022 et janvier 2023.

La recherche vise à évaluer les changements dans l’opinion des Canadiens et Canadiennes concernant les FAC et les enjeux militaires connexes à l’aide de méthodes quantitatives et qualitatives.

Pour réaliser cet objectif, une analyse comparative des données recueillies durant les vagues précédentes est nécessaire. Un deuxième objectif consiste à explorer, d’un point de vue qualitatif, les perceptions des FAC et les attitudes à l’égard de la sécurité et de la défense.

Les objectifs de l’enquête comprennent entre autres l’obtention de données à jour pour le MDN et les FAC aux fins suivantes :

  • La Directive sur la gestion des communications du Secrétariat du Conseil du Trésor exige que les ministères surveillent et analysent l’environnement public en ce qui a trait aux politiques, aux programmes, aux services et aux initiatives.

  • La recherche soutient l’engagement prioritaire du gouvernement de consulter les Canadiens et Canadiennes, y compris sur des questions de sécurité nationale.

  • Les Canadiens et Canadiennes tireront parti de la recherche grâce à des communications améliorées concernant le MDN et les FAC.

Méthodologie

Quorus a utilisé une approche semblable à celles utilisées lors de vagues antérieures dans le but de fournir des données de suivi fiables, à la fois pour la recherche quantitative et la recherche qualitative. Plus précisément, l’étude s’est déroulée de la façon suivante :

  • Phase quantitative : Cette phase du projet de recherche consistait en un sondage national mené en ligne avec des Canadiens et des Canadiennes âgés de 18 ans et plus. Au total, 2 004 personnes ont participé. Le sondage a été réalisé du 7 au 17 août 2023. Le questionnaire était d’une durée moyenne de 16 minutes.

  • Phase qualitative : Cette phase du projet de recherche consistait en dix groupes de discussion en ligne, composés de membres de la population générale de cinq villes canadiennes (et de leurs régions avoisinantes respectives) : Toronto/Nunavut, Moncton, Winnipeg/Nunavut/Territoires du Nord-Ouest, Montréal et Vancouver/Yukon. Dans chacune de ces régions, les participants étaient segmentés en deux groupes d’âge : les 18 à 34 ans et les 35 ans et plus. Au Québec, les séances se sont déroulées en français et celles des autres régions, en anglais. La collecte de données a eu lieu du 8 au 15 janvier 2024. Chaque séance avait une durée d’environ 90 minutes. Nous avons informé tous les participants que nous menions cette recherche pour le compte du gouvernement du Canada, et chaque participant a reçu la somme de 125 $ pour sa participation. Au total, 67 personnes ont participé à l’étude.

Résultats de la recherche

Recherche quantitative

Connaissance des FAC

Questionnés au sujet de leur niveau de connaissance des FAC, environ deux répondants sur cinq (41 %) ont dit qu’ils les connaissaient à tout le moins un peu. Ces résultats sont relativement semblables à ceux obtenus depuis 2020, avec une légère diminution par rapport à la vague précédente de 2022.

Parmi les trois armées des FAC, l’Armée canadienne était la plus connue, avec deux répondants sur cinq qui les connaissaient à tout le moins un peu (40 %). L’Aviation royale canadienne (ARC) et la Marine royale canadienne (MRC) étaient les moins connues, 33 % des répondants connaissaient à tout le moins un peu l’ARC et 28 % connaissaient la MRC. Ces résultats sont semblables à ceux obtenus en 2022.

Dans l’ensemble, la connaissance des catégories de service des FAC était légèrement plus faible qu’en 2022.

Information récente au sujet des FAC

Un peu plus du tiers des répondants (34 %) avaient récemment lu, vu ou entendu quelque chose au sujet des FAC. Ces résultats reflètent une baisse constante comparativement aux résultats observés ces dernières années (40 %). Cependant, ils demeurent au-delà des 28 % observés en 2020.

Impressions générales

Les impressions générales des FAC étaient essentiellement favorables, près de deux répondants sur trois (64 %) ayant une opinion à tout le moins plutôt positive. Un peu plus d’un répondant sur cinq (21 %) avait une opinion fortement positive des FAC. Ces résultats sont semblables à ceux observés en 2021 et 2022.

Plus des trois quarts (76 %) des répondants avaient à tout le moins une impression plutôt positive des personnes qui servent dans les FAC.

Dans l’ensemble, les impressions positives à l’endroit des membres des FAC sont demeurées constantes par rapport à 2022 (77 %) et 2021 (76 %).

Les participants devaient donner leurs impressions des soins fournis au personnel militaire actif : 48 % étaient d’avis que les FAC faisaient du bon ou du très bon travail. D’autre part, 14 % croyaient que les FAC faisaient du mauvais travail. Dans l’ensemble, les résultats sont demeurés stables depuis 2021.

Fierté à l’égard des FAC

Si une jeune personne de leur entourage prévoyait de se joindre aux FAC, 54 % des répondants seraient favorables à cette décision. Ces résultats sont semblables à ceux obtenus en 2022.

Près de la moitié des répondants considèrent les FAC comme une source de fierté pour les Canadiens (48 %). Les résultats sont demeurés stables depuis 2021.

Pertinence des FAC à l’ère moderne

Moins d’un répondant sur cinq (17 %) était d’avis que les FAC étaient modernes. D’autre part, plus du tiers (35 %) avaient l’impression que les FAC étaient désuètes (notes de 1 ou 2), une augmentation de 14 % depuis 2016.

Sept répondants sur dix (70 %) croyaient que les FAC étaient essentielles, une diminution de 5 % par rapport aux 75 % observés en 2022. Inversement, 6 % étaient d’avais que les FAC n’étaient plus nécessaires.

Environnement de travail

En ce qui concerne le caractère inclusif de l’environnement de travail, 60 % des répondants étaient à tout le moins plutôt en accord pour dire que les FAC étaient un choix de carrière aussi bon pour les membres des minorités visibles que pour toute autre personne. Une proportion similaire (59 %) était d’accord pour dire que les FAC constituaient un bon choix de carrière pour les femmes, comme pour les hommes.

Le niveau d’accord était beaucoup plus bas pour l’affirmation selon laquelle les FAC étaient un bon choix de carrière pour les plus membres de la communauté 2ELGBTQI+ (33 %) comparativement à tout autre groupe. Ces résultats représentent une diminution de 8 % par rapport aux 41 % de 2022.

La moitié des répondants (50 %) s’entendaient pour dire qu’ils étaient préoccupés par le racisme systémique au sein des FAC. Une proportion légèrement plus élevée (53 %) était d’accord pour dire que les attitudes ou les comportements racistes ou haineux n’étaient pas tolérés dans les FAC. Un peu moins du tiers des répondants (32 %) étaient d’accord pour dire que les FAC faisaient ce qu’il fallait pour corriger les actes d’inconduite comme les comportements racistes, sexistes ou haineux.

De plus, 40 % des répondants étaient d’accord avec l’énoncé selon lequel les membres des FAC semblaient aussi diversifiés que la population canadienne, tandis qu’une proportion identique (40 %) s’accordait pour dire que l’environnement de travail des FAC était respectueux des femmes.

Plus de deux répondants sur cinq (46 %) étaient d’accord pour dire que les FAC faisaient ce qu’il fallait pour prendre soin de leurs membres blessés ou malades. Un répondant sur cinq (20 %) était à tout le moins plutôt d’accord pour dire qu’ils se verraient joindre les FAC.

Ces résultats sont essentiellement semblables à ceux obtenus en 2022.

Confiance à l’égard des FAC

Un peu plus de deux répondants sur cinq (41 %) font confiance aux FAC (notes de 8 à 10) et la même proportion lui fait plutôt confiance (notes de 5 à 7). La mesure dans laquelle les répondants ont indiqué une forte confiance dans les FAC a légèrement augmenté depuis 2022 (de 37 % à 41 % en 2023). Toutefois, ces résultats demeurent légèrement inférieurs aux 43 % observés en 2021.

Environ le tiers des répondants (30 %) ont confiance en l’information transmise par les FAC aux Canadiens (notes de 8 à 10), et 46 % ont plutôt confiance (notes de 5 à 7).

Menaces pour le Canada

Comme en 2022, la Russie est considérée comme étant la plus grande menace à la sécurité du Canada (15 %). Un répondant sur dix a mentionné la Chine (11 %), un résultat similaire à ceux des vagues précédentes.

Financement et équipement

Conformément aux résultats de 2022, plus de deux répondants sur cinq (46 %) étaient d’avis que les FAC étaient sous-financées, tandis que 25 % croyaient qu’elles recevaient le bon financement.

Plus du quart des répondants s’accordait pour dire que les FAC possèdent l’équipement dont elles ont besoin pour faire leur travail (27 %) et que lorsque les FAC achètent du matériel militaire, cela profite généralement aux économies locales (26 %).

Le quart des répondants (25 %) s’entendait pour dire que les FAC planifient bien leurs besoins futurs en équipement, une diminution par rapport aux 34 % de 2022. Une proportion un peu plus faible (23 %) croyait que les achats de matériel militaire par les FAC étaient globalement bien gérés.

L’accord avec chaque affirmation a diminué depuis 2022.

Moins d’un répondant sur cinq (18 %) a pu dire si les FAC avaient l’équipement dont elles ont besoin. Près de trois répondants sur dix ne savaient pas si les achats de matériel militaire par les FAC profitent généralement aux économies locales (29 %), si les FAC planifient bien leurs besoins futurs en équipement (29 %) ou si les achats de matériel militaire par les FAC sont globalement bien gérés (28 %).

Rôles des FAC à l’étranger

L’accord était le plus élevé pour la participation des FAC aux opérations de secours aux sinistrés et d’aide humanitaire (71 %) et de soutien de la paix (69 %).

Environ les deux tiers des répondants étaient à tout le moins plutôt en accord pour dire que les FAC devraient participer à des missions de surveillance et de défense dans le Nord (67 %), ainsi qu’à des missions de soutien non liées au combat (66 %).

Au moins la moitié des répondants étaient en accord avec les autres rôles des FAC :

  • Utilisation de satellites spatiaux à des fins de surveillance (60 %)

  • Missions qui ciblent les trafics illégaux (56 %)

  • Missions de soutien au combat pour les Nations Unies et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord ou l’OTAN (54 %)

Finalement, un peu moins de la moitié des répondants était à tout le moins plutôt d’accord pour dire que les FAC devraient entraîner les forces militaires ou policières d’autres pays (48 %).

Dans l’ensemble, l’accord pour la participation des FAC à ces activités à l’international a chuté depuis 2022.

Plus de sept répondants sur dix (72 %) étaient à tout le moins plutôt d’accord pour dire que l’adhésion du Canada aux organisations internationales comme l’OTAN et NORAD était importante pour la sécurité au pays. L’accord a diminué depuis la vague de 2022.

Rôles des FAC au pays

Dans l’ensemble, plus de la moitié des répondants étaient d’avis que chaque rôle joué par les FAC au pays était à tout le moins important, en particulier les suivants :

  • Intervention lors de catastrophes naturelles (84 %)

  • Opérations de recherche et sauvetage (82 %)

  • Protection contre les menaces terroristes (81 %)

Plus des deux tiers des répondants étaient d’avis que la prévention des activités illégales était un rôle important (71 %), suivi de la protection contre les cyberattaques (70 %) et la patrouille dans l’Arctique (67 %). L’importance accordée était moindre pour les programmes destinés aux jeunes (54 %).

Dans l’ensemble, les résultats sont similaires à ceux de 2021 et 2022.

Questionnés à savoir s’ils étaient d’accord pour dire que les FAC faisaient du bon travail en accomplissant leurs missions au Canada, près de sept répondants sur dix (69 %) étaient à tout le moins plutôt en accord.

Allégations d’inconduite

Les répondants avaient le choix de répondre à une série de questions concernant les allégations d’inconduite sexuelle au sein des FAC ou d’en être exemptés. Les résultats présentés ici sont fondés sur les réponses de 1 871 répondants (sur 2 004) qui se sentaient à l’aise de répondre à ces questions.

En 2023, près de la moitié des répondants ont affirmé qu’ils avaient accordé à tout le moins une certaine attention aux nouvelles concernant les allégations d’inconduite sexuelle au sein des FAC au cours des mois précédant l’enquête (47 %). D’autre part, près d’un répondant sur dix (9 %) a affirmé y avoir accordé une grande attention. À l’inverse, plus d’un sur cinq (22 %) n’avait accordé aucune attention à ces nouvelles.

La proportion de répondants qui ont accordé une attention à ces nouvelles est similaire à celle de 2022.

Deux répondants sur cinq (40 %) étaient à tout le moins plutôt en accord pour dire que les FAC prenaient les allégations d’inconduite au sérieux. À l’inverse, un répondant sur cinq (19 %) était en désaccord.

Plus du tiers des répondants était en accord avec les affirmations suivantes concernant les allégations d’inconduite au sein des FAC :

  • Les allégations d’inconduite ont amené les Forces armées canadiennes à apporter des changements positifs (37 %).

  • Je crois que les Forces armées canadiennes prennent des mesures concrètes pour apporter des changements et faire évoluer sa culture (37 %).

  • Je crois que les Forces armées canadiennes prennent des mesures concrètes pour prévenir l’inconduite (36 %).

De plus, trois répondants sur dix (30 %) sont à tout le moins plutôt en accord pour dire que les FAC prenaient les mesures nécessaires face aux allégations d’inconduite. D’autre part, le quart des répondants (25 %) était à tout le moins plutôt en désaccord.

Recherche qualitative

Connaissance, impressions et perceptions des FAC

Lorsque nous leur avons demandé ce qui leur venait spontanément à l’esprit en pensant aux FAC, certains participants ont évoqué des termes militaires, le maintien de la paix, le secours aux sinistrés et la protection.

Quant aux meilleurs aspects des FAC, les participants ont souvent repris les mêmes thèmes, notamment le maintien de la paix et l’aide apportée aux autres et plus particulièrement aux communautés canadiennes en temps de cqrise ou de catastrophes naturelles. Plusieurs ont aussi mentionné l’accès à de bons emplois, les avantages sociaux et l’accès à l’éducation. La protection et la sécurité de la population étaient aussi des thèmes couramment mentionnés.

Lorsque nous leur avons demandé quels étaient les pires aspects des FAC, plusieurs participants n’ont su quoi répondre. Les autres ont mentionné la petite taille de l’organisation, le sous-financement et l’équipement désuet. Les problèmes liés à la culture ont aussi été soulevés. Certains ont parlé du danger à travailler pour les FAC, alors que d’autres ont souligné le manque de soutien aux vétérans.

Pour le reste de la discussion, les impressions et les opinions relatives aux FAC étaient en grande partie limitées, principalement parce que de nombreux participants se sentaient peu informés sur les activités et les rôles des FAC. Cette connaissance limitée est similaire à celle observée dans les versions précédentes de la recherche qualitative. D’ailleurs, les points de vue et les opinions des participants s’articulaient autour de ce qu’ils considéraient comme étant le rôle « traditionnel » de maintien de la paix des FAC, ses activités dans les communautés en temps de catastrophes naturelles, des grands titres et des nouvelles qu’ils avaient vues dans les dernières années.

Ils étaient peu nombreux à avoir vu, entendu ou lu quelque chose dans les médias ou ailleurs au sujet des FAC en général, ou sur son équipement et ses acquisitions en particulier. Les quelques-uns qui se rappelaient quelque chose ont mentionné les allégations d’inconduite, l’envoi d’équipement en Ukraine ou l’achat d’avions, neufs ou usagés. Quelques autres avaient aussi entendu parler d’initiatives de recrutement.

La plupart des participants s’entendaient pour dire que les FAC manquaient d’équipement ou que celui-ci était désuet, et qu’elles faisaient ce qu’elles pouvaient avec le matériel à leur disposition.

Bien qu’ils connaissent peu de choses au sujet des rôles et des activités des FAC, les participants avaient une impression généralement favorable des personnes qui servent dans les FAC et les considéraient comme étant travaillantes, bien formées, dévouées, avec le sens de l’abnégation.

Peu estimaient pouvoir se prononcer sur le travail effectué par les personnes qui servent dans les FAC. Étant donné leur connaissance limitée des activités des FAC et la mesure dans laquelle ils croient que les FAC participent aux opérations de maintien de la paix et d’aide aux Canadiens lorsque surviennent des catastrophes naturelles, les participants avaient généralement une impression favorable.

Les participants avaient tendance à qualifier leur degré de confiance dans les FAC comme étant modéré à élevé. Certains estimaient n’avoir aucune raison de se méfier des FAC, tandis que pour d’autres, la confiance reposait sur le fait qu’ils connaissaient des gens dans les FAC. En ce qui a trait à l’information transmise par les FAC à la population canadienne, la plupart ont expliqué qu’ils se méfiaient instinctivement de cette information ou avaient l’impression qu’on ne leur communiquait pas tous les faits. Ce sentiment s’explique par une attente selon laquelle les militaires se doivent d’être avares d’information, en raison de la nature de leurs opérations.

La plupart des participants semblaient croire que le travail des FAC était plus difficile qu’il y a dix ans. Ceux-ci ont expliqué que le nombre croissant des catastrophes naturelles exigeait la participation des FAC et que la multiplication des conflits mondiaux au cours des dix dernières années contribuait à compliquer la tâche des FAC. Ceci étant dit, certains avaient l’impression que les avancées technologiques pourraient, à certains égards, simplifier le travail des FAC. D’autres croyaient que ces avancées pourraient compliquer le travail des FAC, notamment en matière de cybersécurité.

Rôles des FAC au pays

Même si plusieurs participants étaient au courant des rôles joués par les FAC au pays, ceux-ci ont surtout parlé du soutien fourni lors de catastrophes naturelles. Quelques-uns se rappelaient du rôle qu’avaient joué les FAC durant la pandémie de COVID-19 et les manifestations des camionneurs (convoi de la liberté) à Ottawa. Quelques-uns soupçonnaient également les FAC d’effectuer de la surveillance le long des frontières canadiennes et dans l’Arctique.

Les six rôles suivants des FAC au Canada ont été présentés aux participants :

  • Intervention lors de catastrophes naturelles

  • Protection contre les menaces terroristes

  • Opérations de recherche et sauvetage

  • Patrouille des frontières

  • Patrouille dans l’Arctique (ce qui comprend la défense de la souveraineté canadienne, la protection des ressources naturelles, etc.)

  • Surveillance de l’espace (ce qui comprend des activités telles que la surveillance des communications par satellite, la surveillance d’approches côtières vers le Canada, l’observation de la terre depuis l’espace, la surveillance spatiale des débris et autres menaces, la recherche et le sauvetage, le choix de cibles pour les opérations sur le terrain, etc.)

Durant la discussion sur ces rôles, les thèmes suivants sont ressortis :

  • La plupart estimaient important que les FAC jouent ces rôles au Canada.

  • Après avoir vu la liste, plusieurs ont indiqué qu’ils prenaient la plupart des rôles des FAC au Canada pour acquis.

  • La liste était pratiquement complète – autrement dit, très peu de participants y changeraient quoi que ce soit.

  • Quelques-uns étaient étonnés d’apprendre que les FAC surveillaient l’espace, mais après avoir lu la description, ils ont compris à quel point c’était logique et important.

  • À part de reconnaître que les FAC faisaient du bon travail lors de catastrophes naturelles, les participants ne croyaient pas être suffisamment bien informés sur les autres rôles des FAC pour évaluer leur performance.

Rôles des FAC à l’international

Les participants savaient très peu de choses sur les rôles des FAC à l’échelle internationale. Bien qu’ils les soupçonnent de jouer un rôle de maintien de la paix et de soutien, sauf pour quelques références au conflit en Ukraine, ils ignoraient où ces opérations avaient lieu et n’étaient pas au courant des efforts et des ressources déployées à ces fins.

Pour la plupart, les participants étaient favorables à ce que les FAC jouent un rôle de maintien de la paix, ce rôle faisant partie de leur champ d’expertise au Canada et probablement le meilleur que les FAC peuvent jouer compte tenu de leur taille limitée et du peu d’équipement dont elles disposent. Le soutien pour un rôle de combat était beaucoup plus mitigé – certains soutiendraient ce rôle si les causes étaient nobles, mais plusieurs se sont demandé quelles seraient ces causes dites « nobles ». La plupart des participants auraient besoin d’information supplémentaire sur le conflit en question pour pouvoir prendre position sur un rôle de combat.

Étant donné leur connaissance très limitée des endroits où les FAC exercent leurs activités dans le monde, les participants étaient peu nombreux à pouvoir affirmer en toute confiance que les FAC devraient être plus ou moins impliquées.

Tous les participants étaient d’avis que les FAC collaboraient avec diverses alliances pour assurer la paix et la sécurité à l’échelle mondiale, et que ces alliances étaient importantes. La plupart croyaient que les avantages découlant de ces collaborations l’emportaient sur les préoccupations qu’ils pouvaient avoir. Parmi les avantages cités, notons ceux-ci :

  • Le fait de collaborer avec d’autres pays permettait de créer une masse critique, ce qui signifie qu’ensemble, nous sommes plus grands et plus forts.

  • Le fait de collaborer avec d’autres pays facilite le partage de pratiques exemplaires, de technologies, de connaissances, d’information, etc., ce qui signifie qu’ensemble, nous sommes meilleurs.

  • Faire partie d’un important regroupement d’alliés nous assure un certain niveau de protection, sachant que ce regroupement protègerait le Canada si le besoin se faisait sentir.

  • Faire partie d’une alliance permet au Canada d’être « à la table » lorsque des décisions sont prises et visible pour la communauté internationale.

Ces avantages sont particulièrement importants pour les FAC puisque de l’avis de la plupart, leur taille est trop limitée pour entreprendre quoi que ce soit d’elles-mêmes à l’international.

Les préoccupations étaient peu nombreuses, mais la principale était la possibilité que le Canada soit de facto impliqué dans des conflits qui ne correspondent pas à ses priorités ou à ses valeurs.

Lorsque nous leur avons demandé quelle était la plus grande menace à la sécurité et à la souveraineté des Canadiens et du Canada, les participants ont fourni les réponses suivantes :

  • La cybersécurité

  • Les représailles à l’endroit du Canada pour sa participation ou son soutien à des conflits ailleurs dans le monde, en particulier de la Russie

  • Des préoccupations générales concernant d’autres pays avec lesquels les désaccords pourraient dégénérer, y compris l’Inde, la Chine et la Corée du Nord

  • Quelques participants étaient d’avis que les États-Unis pourraient nous causer des problèmes, dépendamment du résultats des élections présidentielles de cette année.

Soins accordés aux militaires et à leurs familles

La plupart des participants n’étaient pas suffisamment au courant de l’aide offerte au personnel actif et à leur famille pour avoir une opinion sur la manière dont les FAC répondent à leurs besoins.

Dans l’ensemble, les avis étaient plutôt partagés quant à l’accès des membres des FAC à un soutien et à des avantages à l’interne. Quelques participants pensaient que le niveau de soutien n’était pas aussi élevé qu’il le devrait, en raison des récentes manchettes concernant les allégations d’inconduite. Ceux qui connaissent des personnes ayant déjà servi dans les FAC et qui vivent désormais dans la communauté avec de graves problèmes de santé mentale partageaient cette impression.

  • Les opinions concernant la rémunération étaient mitigées – certains croyaient que les FAC payaient bien alors que d’autres pensaient le contraire.

  • Certains croyaient que les FAC faisaient plutôt du bon travail pour offrir une éducation, des occasions de carrière et de perfectionnement, et une formation, en plus de prendre en charge les frais de déménagement.

  • Quelques-uns ont fait valoir qu’il faudrait offrir de meilleurs logements aux membres des FAC et à leurs familles au Canada.

Couverture médiatique concernant les FAC

Quelques participants de la fourchette d’âge de 18 à 34 ans ont dit avoir pensé à s’enrôler dans les FAC à un certain moment. Cette option était envisagée par plusieurs autres participants, mais surtout les plus jeunes qui auraient droit à des études payées et des choix de carrière intéressants. Autrement, peu de jeunes adultes envisageraient de se joindre aux FAC.

Dans les deux groupes d’âge, ils seraient peu nombreux à tenter de dissuader un ami qui songe à s’enrôler dans les FAC. Les participants s’entendaient pour dire que si cette personne savait dans quoi elle s’engageait et que cela la passionnait, ils ne tenteraient pas de l’en dissuader. Ceci étant dit, plusieurs n’étaient pas convaincus qu’il s’agissait d’un bon choix de carrière pour les femmes, principalement en raison de ce qu’ils avaient entendu au sujet des allégations d’inconduite sexuelle.

Nous avons demandé aux participants si l’identité de genre de leur ami, la couleur de sa peau, ou son appartenance à la communauté 2ELGBTQI+ influenceraient leur recommandation de quelque manière que ce soit. Certains tenteraient de les dissuader, notamment s’il s’agit de personnes de diverses identités de genre ou issues de la communauté 2ELGBTQI+. Les préoccupations à cet égard incluent la discrimination au sein des FAC, ainsi que les régions du monde où ces personnes seraient déployées, notamment les pays qui n’acceptent pas les gens de sexualité et de genre alternatif.

Même s’ils avaient l’impression que la culture des FAC évoluait lentement pour devenir plus inclusive, certains participants croyaient que ces progrès étaient lents et que les FAC demeuraient un environnement majoritairement dominé par des hommes blancs.

Quelques-uns avaient entendu parler des allégations d’inconduite au sein des FAC au cours des douze derniers mois et craignaient que les FAC ne prennent pas les mesures appropriées face à ces allégations. Certains avaient l’impression qu’elles protégeaient leurs propres intérêts et que cela pourrait nuire à la façon dont elles traitent ces allégations. D’autres participants se sont demandés si un tribunal militaire était le mieux placé pour se pencher sur ces allégations. Lorsque nous les avons informés que les cas d’agression sexuelle menant à des accusations criminelles étaient désormais transférés aux tribunaux civils, bon nombre de participants s’accordaient pour dire que c’était un pas dans la bonne direction et que cela produirait sans doute de meilleurs résultats. Bien que la solution ne soit pas parfaite, plusieurs croyaient préférable de retirer une partie du processus aux FAC. Enfin, le fait de voir ou d’entendre qu’il y a de plus en plus d’accusations d’inconduite et de constater que des conséquences claires et appropriées sont appliquées en convaincraient plusieurs que les allégations sont traitées comme il se doit.

Pour les prochaines étapes, quelques participants ont suggéré des stratégies visant à réduire les risques d’inconduite au sein des FAC. Certains avaient l’impression que seuls le temps et la disparition graduelle de la « vieille garde », de même que la présence accrue de personnel plus diversifié et d’une mentalité plus inclusive provoqueraient des changements. Les participants s’entendaient également pour dire que la mise en place et la promotion de recours fiables et sécuritaires pour permettre aux victimes de dénoncer les mauvais traitements seraient une nette amélioration. En définitive, il a été suggéré que seuls les membres des FAC étaient en mesure de proposer des stratégies puisqu’ils savaient pourquoi et comment les mauvais traitements se produisent.

Mise en garde concernant la recherche qualitative