La plupart des participants qui étaient habilités à voter à l'élection fédérale de 2021 ont voté à cette élection, tandis que la plupart des participants qui ont récemment atteint l'âge de voter étaient enthousiastes à l'idée de voter pour la première fois à la prochaine élection.
Au début de chaque séance, les participants étaient invités à préciser s'ils étaient habilités à voter à l'élection fédérale de 2021 et, le cas échéant, s'ils avaient voté. La grande majorité des participants habilités ont voté à cette élection. Quelques-uns ont atteint 18 ans après l'élection, et la plupart d'entre eux avaient l'intention de voter à la prochaine élection fédérale. Lorsqu'on les a interrogés à ce sujet, certains ont exprimé leur enthousiasme à l'idée de voter pour la première fois. La grande majorité des participants considéraient qu'il est important de voter, y compris ceux qui n'avaient pas voté ou qui étaient ambivalents à ce sujet.
« J'ai toujours eu très hâte de [voter]. D'aussi loin que je me souvienne, je voulais voter. Cela fait partie intégrante de mon éducation. Mes parents m'ont appris toute ma vie que c'est important. Alors oui, c'est très important pour moi. »
« Je pense que [voter], c'est un événement excitant, parce que si suffisamment de gens votent, ils ont le pouvoir de choisir la personne qui représente le mieux leurs croyances et leurs valeurs, et idéalement cette personne va apporter un changement positif. »
« Pour moi, voter, c'est aussi pertinent qu'aller au bureau d'enregistrement pour renouveler mes pièces d'identité ou aller faire mon épicerie. Je me réjouis de pouvoir le faire, et c'est pour moi une action nécessaire de la vie. On va à l'épicerie, on paie ses factures et on vote, parce que c'est qu'on fait dans une société démocratique civilisée. »
« Je pense que je le fais parce que c'est mon devoir, mais aussi pour avoir mon mot à dire, parce que chaque personne a une voix. »
Les principaux obstacles qui détournent les jeunes Canadiens des bureaux de scrutin sont les suivants : un horaire chargé, la perception que leur vote ne compte pas, le manque de connaissances sur les partis et les programmes politiques, et le fait de vivre hors du domicile familial.
Les personnes qui étaient indifférentes à l'idée de voter considéraient que le vote n'est pas suffisamment important pour y consacrer du temps, c'est-à-dire trouver le bureau de scrutin et s'y rendre, quitter le travail ou l'école plus tôt que prévu, etc. Quelques-unes ont dit ressentir un sentiment d'impuissance, ne croyant pas que leur vote ait une quelconque incidence. C'est particulièrement vrai pour le groupe des Prairies, où les circonscriptions sont rurales et où les gens estiment que les résultats électoraux sont extrêmement prévisibles et que, par conséquent, le vote de chacun a peu de poids.
« Pour [les gens qui vivent] dans des zones rurales comme moi, même s'il y a des villes à proximité où on trouve tous ces bureaux [de scrutin], il faut quand même faire un 15 minutes de route pour l'aller et le retour. Et si on est au travail, c'est bête de tout arrêter pour aller voter. »
« Pour moi, les files d'attente sont trop longues. Je me souviens de la dernière fois où j'ai voté : les files à l'extérieur du centre communautaire étaient interminables. J'ai dû attendre. J'ai eu l'impression que cela pourrait décourager [les électeurs]. »
« Dans ma circonscription, tout le monde sait qui va gagner, tant au provincial qu'au fédéral. Et c'est comme ça depuis des années. [Ça me donne l'impression] que le vote de chacun n'a pas vraiment de poids... Tout le monde sait très bien que dans les zones rurales de l'Alberta et [d'autres endroits semblables], le vote n'a pas autant [d'incidence] que dans les centres urbains, où la course est plus serrée. »
Certains participants avaient le sentiment de ne pas avoir les connaissances ou la préparation nécessaires pour voter. Ils ont mentionné ne pas en savoir assez sur les partis et les programmes politiques pour prendre une décision éclairée. Le désir d'obtenir des informations plus accessibles et digestes a souvent été soulevé au cours des discussions, et certains ont indiqué que les candidats n'avaient pas essayé de les rejoindre. Chez les jeunes électeurs aux études, le fait de vivre loin de chez eux était souvent une source de confusion ou de difficulté : ils ne savaient pas s'ils pouvaient voter à leur école ni où et comment voter.
« J'ai l'impression que je devrais suivre davantage ce qui se passe en politique pour mieux former mon opinion. Je n'y connais pas grand-chose, et donc je ne sais pas pour qui voter, mais j'ai envie de m'y mettre, d'exprimer [ma voix]. »
« J'irais voter si j'étais dans la région [où j'ai grandi]. Mais comme je suis à Saskatoon pour mes études, je ne prendrai probablement pas la demi-heure nécessaire pour comprendre [le processus de vote]. »
« Je suis aux études, et donc pour moi c'était trop compliqué. J'étais inscrit sur les listes électorales de Scarborough, mais j'étudie à l'Université Brock, qui se trouve dans la circonscription de Niagara Falls, à St. Catharines. C'était tout simplement trop compliqué de chercher à comprendre [le processus de vote]. Et j'étais en pleine préparation pour les évaluations de mi-trimestre. Honnêtement, j'ai complètement oublié [le vote]. C'était trop de travail pour moi. »
« J'ai déménagé souvent au cours de ma vie. [Lorsque] j'ai enfin trouvé un lieu de vie stable et que j'ai voulu m'inscrire sur la liste électorale, je ne le pouvais toujours pas, parce que je devais fournir une preuve d'adresse, et je n'en avais pas. »