Journal Club

(Séance du 1er octobre 2003)

« Médecine et conscience contre violence » de Daniel Halpérin Cahiers psychiatriques Genevois (2002, N0 29)

Résumé par C. Devaud

Ecrit par un pédiatre, cet article consiste un véritable plaidoyer pour que la médecine appréhende sérieusement le phénomène de la violence. L'auteur sait de quoi il parle puisque, il a participé directement à l’identification du syndrome de l’enfant battu et des mesures visant à le supprimer. Par ailleurs, l'auteur a contribué aussi à la mise en évidence, au travers d'une étude épidémiologique reconnue en Suisse, de l'abus sexuel chez les enfants. C'est en connaissance de cause que l'auteur évoque les représentations auxquelles renvoient la violence suivant que l'on se situe dans une perspective historique ou de société.

Dans la seconde partie de l'article, l’auteur s’attache à présenter la consultation interdisciplinaire de la violence qu'il a mise sur pied au HUG (Hôpitaux Universitaires de Genève). Fonctionnant désormais depuis 6 ans, celle-ci a accueilli 1'720 patients dont 70% de femmes (âge moyen de 36 ans). Adressés en grande majorité par la Médecine communautaire et l'Unité d'urgence psychiatrique, ces patients ont été évalués en moyenne 3 fois avant d'être adressés aux structures de soins adéquats. Les phénomènes de violence dont ils faisaient l'objet, puisque 9/10ème des patients étaient des victimes, étaient catégorisés en violence inter-personnelle, en violence institutionnelle, en violence organisée ou en des violences difficiles à classifier. Une typologie descriptive était ajoutée sous forme de violences physique, sexuelle, psychologique, et violence entraînant une privation de liberté. Certaines données dont les pourcentages sur les hospitalisations (20% ont été hospitalisés) et les violences administrées sur les femmes enceintes, suscitent de nombreuses interrogations qui seraient intéressantes à développer.

Commentaire : article intéressant surtout les psychiatres suisses puisque présentant la consultation inter-disciplinaire de la violence à Genève. A le mérite de rappeler que la violence se rencontre aussi dans la pratique médicale courante. Cependant, il laisse sur sa faim le lecteur car n'offrant pas de réelle conclusion alors que l'auteur possède indéniablement une grande expérience et surtout des données très intéressantes dont l’analyse détaillée permettrait certainement d’offrir un éclairage supplémentaire sur le phénomène de la violence.